Le ministre de l’intérieur a baissé le ton face aux tensions croissantes avec les ultras sur les propositions de dissolution de la Brigade Loire, des Magic Fans et des Green Angels.
La tension entre les groupes de supporters français et les autorités gouvernementales ne cesse de monter. Suite aux annonces de dissolution de trois associations majeures de supporters, la Brigade Loire (FC Nantes), les Magic Fans (Saint-Étienne) et les Green Angels (Saint-Étienne), le dialogue semble être rompu entre les représentants des ultras et les autorités.
Samedi, à l’occasion d’une conférence de presse organisée à Paris, l’Association Nationale des Supporters (ANS), qui regroupe la plupart de mouvement ultras en France, a annoncé la fin de toute discussion avec les instances en charge de l’organisation des matchs. Cette décision marque un tournant majeur dans la gestion des supporters en France et risque de provoquer un retour à une situation conflictuelle similaire à celle d’il y a quinze ans.
Face à la colère montante, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, semble avoir tempéré son discours concernant la Brigade Loire. Il a appelé les supporters nantais à « une prise de conscience qui devra se traduire par la baisse des tensions et de la violence ». Il espère ainsi restaurer un climat apaisé et permettre à toutes les familles d’assister aux rencontres sans craintes. Il a ajouté : « Je veux croire que cela permettra de restaurer l’ordre public et d’aller tranquillement en famille, assister à un match de foot, sans que j’aie besoin de proposer la dissolution de la Brigade Loire. »
Un impact majeur sur la gestion des supporters en France
Cette décision de l’ANS aura des conséquences directes sur l’organisation des rencontres. En l’absence de dialogue avec les supporters, la Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme (DNLH) et les Officiers de Liaison Supporters (SLO) ne seront plus en mesure de communiquer efficacement pour organiser les déplacements et assurer un climat sécurisé les jours de match. « Sans les informations fournies par les groupes de supporters aux SLO, les autorités ne peuvent pas organiser les déplacements et garantir le bon déroulement des rencontres, » explique un représentant de l’ANS.
Le contexte est d’autant plus tendu que le ministère des Sports a refusé la semaine dernière une rencontre avec les représentants nationaux des supporters pour discuter de ces dissolutions. Un communiqué, signé par 143 groupes de supporters en France, avait pourtant alerté sur les dangers de ces mesures. « Non seulement ces décisions mettent en péril nos organisations qui entretiennent un dialogue constant avec les autorités, mais elles mettent également en danger la culture du supporterisme en France. »