L’appel de Marcelo Bielsa à la préservation de l’essence du jeu
Marcelo Bielsa, le célèbre sélectionneur de l’équipe nationale de l’Uruguay, a récemment exprimé ses préoccupations concernant l’état actuel du football, notamment en Amérique du Sud. Lors d’une conférence de presse avant le quart de finale de la Copa América entre l’Uruguay et le Brésil, Bielsa a partagé sa tristesse et son inquiétude sur la direction prise par ce sport tant aimé.
Le football : un héritage populaire en péril
Marcelo Bielsa a toujours été un défenseur du football comme sport accessible à tous, surtout aux plus démunis. Selon lui, le football est en train de perdre sa nature populaire à cause de l’argent et de la commercialisation excessive. Il déplore la situation où de jeunes talents comme Endrick et l’ailier de Palmeiras, Estevão, quittent leur pays à un âge précoce, privant ainsi les supporters locaux de voir grandir leurs stars locales.
« Qu’est-il arrivé au football ? Que s’est-il passé avec ce football, qui est essentiellement une propriété populaire ? Les pauvres ont très peu accès au bonheur parce qu’ils n’ont pas d’argent pour l’acheter. Le football, parce qu’il est gratuit, est d’origine populaire. Ce football, qui est l’une des rares choses que les plus pauvres gardent, ils ne l’ont plus. »
La VAR : une menace pour le jeu
L’intégration de la VAR est un autre point de critique de Bielsa. Il considère que cette technologie a enlevé une partie de l’imprévisibilité et du charme du jeu. Pour lui, le football devient de plus en plus prévisible et, par conséquent, perd de son attrait.
« Pour moi, cela fait beaucoup de mal au football. Ce sport a une particularité : lorsqu’il devient complètement prévisible, il perd de son attrait. Je suis sûr que le football est dans un processus de déclin. »
Le déclin culturel du football
Bielsa souligne également que bien que de plus en plus de gens regardent le football, celui-ci devient de moins en moins intéressant. Il affirme que le jeu perd de sa qualité, et que cette augmentation artificielle du nombre de spectateurs finira par diminuer.
« On ne privilégie pas ce qui en a fait le premier sport au monde. On favorise le business, car le business, c’est que beaucoup de gens regardent les matchs. Mais avec le temps, il y a de moins en moins de footballeurs qui valent la peine d’être regardés, le jeu est de moins en moins agréable, et cette augmentation artificielle du nombre de spectateurs sera réduite. »
Pour Bielsa, le football est plus qu’un simple sport ; c’est une expression culturelle et une forme d’identification pour beaucoup de personnes. La commercialisation et les changements technologiques risquent de dénaturer cette essence.
« Le football, ce n’est pas cinq minutes d’action, c’est bien plus que cela, c’est une expression culturelle, une forme d’identification. »
Les propos de Marcelo Bielsa rappellent l’importance de préserver l’âme du football. Alors que le sport continue d’évoluer, il est crucial de ne pas perdre de vue ce qui en a fait un phénomène mondial : son accessibilité et son essence populaire.