Gérard Piqué a témoigné dans l’affaire de corruption liée à la Supercoupe d’Espagne en Arabie saoudite.
Le football espagnol traverse une période de turbulences judiciaires. L’ancien défenseur du FC Barcelone, Gérard Piqué, a comparu devant la justice dans le cadre d’une enquête pour corruption impliquant la Fédération espagnole de football (RFEF). Ce dossier concerne l’organisation controversée de la Supercoupe d’Espagne en Arabie saoudite.
Un contrat sous haute surveillance
Depuis plusieurs mois, la justice espagnole s’intéresse aux conditions dans lesquelles la Supercoupe d’Espagne a été délocalisée en Arabie saoudite. La RFEF aurait signé un accord garantissant des revenus annuels de 40 millions d’euros en échange de la tenue du tournoi dans le pays du Golfe. Cette transaction a attiré l’attention des enquêteurs, qui soupçonnent des irrégularités financières et des faits de blanchiment d’argent.
Les investigations ont notamment mis en lumière le rôle joué par la société Kosmos, fondée par Gérard Piqué. Cette entreprise aurait touché environ 4 millions d’euros de commissions pour sa médiation entre la RFEF et la société saoudienne Sela, responsable de l’organisation de l’événement. Ces flux financiers font aujourd’hui l’objet d’un examen approfondi.
Le rôle de Kosmos et les soupçons de transferts suspects
L’enquête menée par la Garde civile espagnole a révélé que des sommes importantes avaient été transférées à l’étranger. Entre juin 2019 et mars 2022, environ 3,4 millions d’euros auraient été envoyés depuis les comptes de Kosmos vers un compte en Andorre. Ce montant représenterait près d’un quart des commissions perçues par l’entreprise dans le cadre de l’accord avec l’Arabie saoudite.
Les autorités soupçonnent que ces transferts auraient été effectués afin de dissimuler l’origine et la destination finale des fonds. L’hypothèse selon laquelle Piqué aurait lui-même initié ces paiements pour compliquer la traçabilité financière est également étudiée.
Une audition sous haute tension
Gérard Piqué s’est rendu au tribunal le 14 mars, escorté par huit agents de la Garde civile et des policiers locaux. Devant la juge Delia Rodrigo, il a été interrogé durant plus de deux heures. Son témoignage est un élément clé dans cette affaire qui pourrait ébranler le monde du football espagnol.
À l’issue de l’interrogatoire, l’ancien capitaine du Barça a demandé à prendre la parole. Visiblement ému, il a exprimé son désarroi face à cette situation qui, selon lui, affecte gravement son image et sa vie personnelle.
« Vous ne pouvez pas imaginer à quel point cela me fait mal. Dans un autre pays, on m’aurait déjà érigé une statue.«
Ses déclarations contrastent avec la gravité des accusations portées contre la gestion financière de l’accord saoudien.
