Affaire Lassana Diarra : La CJUE frappe un coup contre la FIFA et révolutionne les transferts
Ce vendredi, la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a rendu une décision majeure dans l’affaire opposant Lassana Diarra et la FifPro à la FIFA et à la Fédération Belge de Football. Selon la CJUE, certaines règles de la FIFA enfreignent le droit de l’Union Européenne, notamment en ce qui concerne la libre circulation des travailleurs. Cette décision pourrait bouleverser le fonctionnement du marché des transferts dans le football.
Un conflit juridique né en Russie
Tout commence en 2014, lorsque Diarra, alors joueur du Lokomotiv Moscou, voit son salaire réduit avant d’être écarté de l’équipe en raison de performances jugées insuffisantes par son club. En réponse, Diarra rompt son contrat et cherche à rejoindre le Royal Charleroi Sporting Club. Cependant, le Lokomotiv exige 20 millions d’euros de compensation, invoquant un règlement de la FIFA qui impose une indemnité en cas de rupture unilatérale de contrat sans « juste cause ». La FIFA stipule également que le club intéressé par le joueur doit participer à cette indemnité.
Face à ces demandes, Charleroi renonce au transfert, et Diarra, sans club, saisit la justice européenne avec le soutien de la FifPro. Le syndicat des joueurs dénonce une situation où les clubs ont un pouvoir excessif sur les joueurs, qui ne peuvent rompre leur contrat sans lourdes conséquences financières. Les conseillers de Diarra affirment que ces règles sont contraires au droit européen de libre circulation des travailleurs.
Un jugement au potentiel révolutionnaire
En 2015, la Chambre de Résolution des Litiges de la FIFA réduit la somme due par Diarra à 10,5 millions d’euros, mais l’affaire se poursuit devant la CJUE. En avril 2023, l’avocat général de la CJUE recommande de se ranger du côté de Diarra et de la FifPro. Ce vendredi, la Cour confirme cette position, ouvrant la voie à une refonte potentielle des règles régissant les transferts de joueurs.
Ce verdict pourrait permettre aux joueurs de résilier leur contrat sans crainte de représailles financières démesurées, bouleversant ainsi le marché des transferts et réduisant le pouvoir des clubs. Une révolution semble en marche dans le football professionnel, avec des conséquences durables pour l’équilibre des droits entre joueurs et clubs.