Le derby méditerranéen revient cette semaine en Coupe de France alors que Bastia accueille l’OGC Nice au Stade Armand Cesari, nous nous penchons sur l’histoire enflammée entre l’équipe de la Côte d’Azur et celle de l’île de Corse.
Quelques jours seulement après avoir affronté Ajaccio en Ligue 2 le SC Bastia recevra l’OGC Nice en 32e de finale de la Coupe de France cette semaine. Il s’agit d’une autre rencontre animée entre deux rivaux locaux qui se disputent le « derby de la Méditerranée ». Les hommes de Benoît Tavenot ont gagné contre Ajaccio 4-0 le week-end dernier pour continuer à se hisser dans la première moitié du tableau de la Ligue 2 BKT, mais ils se tourneront rapidement vers la Coupe de France contre les Aiglons qui se sont imposés 4-2 contre le Stade de Reims le week-end dernier.
Derby ou pas derby ? Les deux villes de Nice et Bastia sont séparées par 209 km de mer. On dit que l’on peut voir le reflet des hauts sommets de la Corse depuis Nice, pourtant ils sont l’illusion de masses d’air qui dessinent une fausse silhouette. Pourtant, tu demandes à n’importe quelle personne d’obédience niçoise et bastiaise, et la rivalité entre les deux équipes est pondérée par le temps, la géographie et la politique.
Les origines
La rivalité a commencé à prendre forme dans les années 1960 et 1970, lorsque Bastia s’est imposé comme une force compétitive dans le football français. La montée en puissance du club corse et la passion de ses supporters ont attiré l’attention de clubs comme Nice, qui était déjà un nom notable du football français et du sud de la France. Le parcours remarquable de Bastia jusqu’à la finale de la Coupe de l’UEFA en 1978 a encore accru sa visibilité sur la scène européenne. Pourtant, les ingrédients sociaux et géographiques étaient également présents.
À l’époque, la ville de Nice représentait un pôle de richesse et de culture cosmopolite sur la Côte d’Azur, et cette identité se heurtait à celle de Bastia, fervente identité corse, farouchement indépendante de la France continentale. Il n’y avait pas seulement une bataille pour la suprématie sur le terrain, mais aussi un sous-entendu politique mis en avant en dehors du terrain. En 2014, le gardien de Bastia Jean-Louis Leca a brandi le drapeau corse sur la pelouse de l’Allianz Riviera après avoir remporté le match contre Nice. Avec l’identité et la fierté nationales corses en jeu, et la scène ultra de Nice, c’était la recette pour un feu d’artifice entre supporters.
“Quand vous portez le maillot du Gym et que vous vous rendez à Bastia, c’est un tout autre niveau », a déclaré l’ancien Niçois Arnaud Souquet dans une interview accordée au site du club des Aiglons à propos de la rivalité. Celle-ci a pris de l’avance par rapport à la dernière fois où Bastia et Nice se sont affrontés en compétition officielle, en 2017. Bastia ayant dû remonter les ligues inférieures ces derniers temps, seules les compétitions de Coupe ont donné l’occasion à Il Turchini d’affronter leurs rivaux de toujours.
Demain soir, les deux équipes s’affronteront une nouvelle fois, avec de nombreux enjeux locaux à la clé. Franck Haise et ses hommes devront se méfier de l’atmosphère hostile qui les attend en Corse, au stade Armand Cesari (coup d’envoi à 20 h 45).