Qu’on soit dans le sud ou le nord de la France, la passion que l’on porte à son club peut amener à des débordements si celui-ci est en difficulté. Cela n’est pas une excuse, mais un constat.
Il y a quelques mois, le club du Sporting Club de Bastia qui vivait au dessus de ses moyens financièrement et qui n’arrivait pas à sortir la tête de l’eau en championnat en a fait les frais et ce n’est pas les matchs à huis-clos ou tribune fermée qui ont aidé le club. Au final, ces nombreux déboires ont précipité le club du monde professionnel au monde amateur en quelques semaines.
Toutefois, si le LOSC n’en est pas encore à ce stade, on s’y rapproche de plus de en plus, surtout après les incidents d’hier au stade Pierre Mauroy lors de la 29ème journée de Ligue 1 face à Montpellier (1-1).
« Nous avons ainsi vu Nicolas Pépé se faire violemment bousculer par des énergumènes encapuchonnés. Thiago Maia et Thiago Mendes eurent droit au même traitement. Il fallut l’intervention des stadiers pour éviter le pire. Ces supporters se mirent par la suite en tête de monter en tribune d’honneur pour régler son compte au président du LOSC, Gérard Lopez. Lequel quitta immédiatement sa place pour se réfugier au sein des entrailles du stade », comme le rapporte L’Equipe.
En effet, 19ème de Ligue 1 et en proie à des difficultés financières (le club a été interdit de recrutement cet hiver et est rétrogradé provisoirement en Ligue 2 par le gendarme financier de Ligue 1), le club doit s’attendre à des sanctions, comme l’a annoncé la Ligue nationale de football professionnelle qui «?condamne fermement les débordements survenus hier soir?». «?La commission de discipline de la Ligue instruira le dossier des incidents?» dès jeudi.
Selon L’Equipe, la LFP pourrait décider de fermer une tribune à titre conservatoire, obliger l’équipe à jouer à huis-clos, voire aller jusqu’au retrait de points. Une situation qui pénaliserait encore plus les acteurs du club dans la course au maintien et surtout les joueurs qui en veulent clairement à ses « énergumènes », comme l’a annoncé Ibrahim Amadou.
Je ne comprends pas leur réaction. Qu’ils soient déçus, je suis tout à fait d’accord, mais ils auraient pu exprimer leur mécontentement autrement. Ceux qui veulent nous soutenir jusqu’à la fin de saison sont les bienvenus au stade, pour les autres ce n’est pas la peine de revenir.
Même son de cloche du côté du directeur générale des Dogues, Marc Ingla, qui espère calmer les instances en faisant le tri lui-même dans ses tribunes.
Ce qui s’est passé à la fin est inacceptable. J’en profite pour remercier le travail des corps de sécurité. Ils ont pris les bonnes décisions, alors que la situation était un peu tendue, ils ont bien géré cela. On a presque 200 caméras de sûreté et on aura zéro tolérance pour la violence, on devra apprécier les situations et analyser les images. On va isoler les actes de violence et on agira c’est sûr. On n’accepte pas cette situation, mais on va continuer à travailler et se battre, on va souffrir, on est convaincu qu’on va rester en Ligue 1 avec nos joueurs, notre entraîneur, nos supporters, mais pas avec ces scènes de violence. Mais on va être ferme contre ceux qui ont fait cela…
L’UNFP a par ailleurs réagi en rappelant que le football devait être une fête et «que rien ne saurait justifier que l’on s’attaque à l’intégrité physique des joueurs?», avant de préciser à propos des « Lopez on t’enc...» ou encore «?si on descend, on vous descend?» qu’il ne suffisait pas « d’insulter, de bousculer, voire de frapper des joueurs pour que la situation sportive du LOSC s’arrange du même coup ».
Des propos qui nous rappelle ceux du président d’Amiens, Bernard Joannin, en septembre dernier à propos de la barrière du stade de la Licorne.
Le foot doit être une fête et les services de police nous avaient prévenus que 200 ultras très énervés étaient dans le parcage réservé aux lillois, et ils se sont lancés de façon désordonnée – plus de 500 personnes – sur cette barrière qui était en parfait état, la commission jugera. Mais imaginez 500 personnes qui voulaient pénétrer sur le terrain
Un triste destin s’annonce donc pour le champion de France 2011, surtout si le club nordiste n’arrive pas à régler ses différents soucis en tribune, sur le plan financier et donc sportif.