Deschamps ne veut pas “empiler les joueurs”

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Dans un entretien accordé à l’Equipe ce matin, le sélectionneur des Bleus s’est exprimé sur la situation de l’équipe de France, entre émergence de jeunes joueurs et situations compliquées. Son mot d’ordre reste le même : “le groupe d’abord”.

Sur les jeunes joueurs

On pense évidemment à Kylian Mbappé, véritable révélation de cette saison sur la scène française comme européenne, mais aussi à Ousmane et Moussa Dembélé, ou Antoine Rabiot. Deschamps veut calmer les esprits, en rappelant qu‘on ne devient pas titulaire en Bleus en quelques bonnes prestations.

C’est vrai, on parle beaucoup de Mbappé. Ne brûlons pas les étapes. Il utilise très bien le temps de jeu que lui donne Jardim à Monaco .Kylian a encore à progresser. Je le répète, être déjà venu et avoir joué en équipe de France, c’est important. Sa jeunesse n’est pas un handicap à mes yeux mais je n’oublie pas ceux qui sont déjà venus. Ils continuent à être performants. Vous parlez beaucoup d’Adrien (Rabiot). Vous avez raison.

Mais N’Golo Kanté est phénoménal. Et avec moi, parfois, il ne joue pas. Pourquoi ? Parce que Pogba et Matuidi sont performants. Après, il y en a d’autres. Bakayoko (Tiémoué), Tolisso (Corentin), N’Zonzi (Steven)… Bien sûr qu’on les suit, eux aussi. Mais à la fin, la liste comporte vingt-trois noms.

Sur les joueurs en difficulté

Certains joueurs régulièrement appelés ou présents à l’Euro sont dans le dur cette saison. Martial a été critiqué après son Euro, Mandanda, Cabaye ou Sissokho jouent peu… Deschamps fixe les règles, sans faire de favoritisme. Quand à Sakho, il doit refaire ses preuves, malgré son statut de sauveur des Bleus face à l’Ukraine en 2013.

La saison passée, Martial a beaucoup joué. Certainement trop. Il est arrivé “carbo” à l’Euro. José Mourinho attend certaines choses de lui qu’il ne voyait pas à un moment. Néanmoins, Anthony joue. Pas tout le temps mais ce n’est pas plus mal. Il sait que quand il est sur le terrain, il doit être à fond. Mandanda est dans une situation compliquée. Il y a eu sa blessure et le changement d’entraîneur. Je ne vais pas dire que je suis inquiet mais tant qu’il ne joue pas… “Oliv'” (Giroud) a toujours connu des périodes où il jouait beaucoup et d’autres où il jouait moins. Mais quand il joue, il marque souvent. Il est toujours là, performant. Et efficace.

[Sur Sakho] Si je dois tendre la main à tout le monde… Personne, et surtout pas moi, ne lui enlèvera ce qu’il a fait contre l’Ukraine. Mais ça ne lui octroie pas une place pour dix ans. Ceci dit, tout est possible. Il a repris. Il a été performant. Tout dépendra aussi de qui sera disponible.

Sur Karim Benzema

Si Didier Deschamps proclame ne pas faire de différences entre les joueurs, il semble très improbable que Benzéma soir resélectionné tant que ses problèmes avec la justice ne seront pas réglés. Vu le temps que cela risque de prendre, on le voit mal revenir contester la place aux jeunes générations. Là encore, le vécu de groupe prime sur les individualités.

La porte n’est pas plus ouverte aujourd’hui qu’elle n’était fermée avant. J’ai des choix à faire, basés sur des critères sportifs et collectifs. Dans ma réflexion, ce n’est jamais un joueur et l’équipe de France. Que ce joueur s’appelle Benzema, mais aussi Griezmann ou Pogba. Personne ne sera jamais au-dessus de l’équipe et de son identité collective. Quand je prends un joueur, c’est forcément au détriment d’un autre. Il y a les qualités des uns et des autres et ce qui s’est passé, notamment depuis 2014 et après. À l’Euro, des joueurs ont répondu présent.