Pepito Rossi: Une non-sélection difficile à comprendre

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Patrie du catenaccio, l’Italie a souvent été mise en avant pour sa rigueur défensive. Des joueurs tels que Baresi, Maldini ou encore Nesta considérés comme les meilleurs du monde à leur époque n’ont fait que renforcé cette réputation.Paradoxalement l’Italie a aussi su produire de nombreux talents offensifs, comme Paolo Rossi, Roberto Baggio ou bien encore l’atypique Inzaghi.

Depuis l’arrivée de Prandelli à la tête de la sélection nationale après l’échec retentissant de la coupe du monde 2010 , le style de jeu a largement évolué faisant dorénavant la part belle à l’attaque. Menée notamment par le turbulent et talentueux « super Mario », l’attaque italienne bénéficie aussi aujourd’hui de quelques pépites susceptibles d’éclater au grand jour lors de cette coupe du monde. Pourtant il y en a qui risque d’avoir du mal à digérer cette édition, pas sur qu’il parte en vacances au Brésil de sitôt.

Et oui le crève cœur de cette sélection c’est Giuseppe Pepito Rossi !!!

Évidemment chaque équipe a son lot d’absent, souvent du aux blessures et de temps en temps pour des causes extra-sportives. Mais là le cas de Rossi a de quoi laisser perplexe plus d’un observateur. Dans le fond cette non sélection n’est qu’une étape dans la carrière d’un joueur ultra talentueux mais surement trop poissard .

Jamais au bon endroit au bon moment.

Pour comprendre à quel point cette non sélection pourra avoir un impact sur les prochaines années de footballeur de Rossi , il convient d’abord d’expliquer un peu plus en détail sa carrière.

Bien que né aux Etats Unis, son père Fernando était entraineur dans le New Jersey, Giuseppe n’en demeure pas moins italien.Il effectua d’ailleurs une partie de sa formation à Parme avant que le club en difficultés financières ne le cède à Manchester United.

Chouchouté par sir Alex , beaucoup d’observateurs se demandent pourtant s’il n’est pas parti trop tôt.Quelques apparitions avec Manchester , un prêt peu concluant à Newcastle et un retour dans son club formateur …Bref à ce moment Pepito est plus proche d’une carrière à la Gabriel Obertan que du Ballon d’Or . Mais ce prêt à Parme va lui permettre d’exploser notamment aux yeux de la Serie A où en marquant 9 en 20 matchs, il contribue largement au maintien du club en première division!!!

On se dit alors que la carrière de Giuseppe est lancée et son transfert pour Villareal alors équipe surprise du championnat espagnole va nous confirmer tous les espoirs fondés en lui.Totalement libéré et titulaire indiscutable, Giuseppe explose cette fois aux yeux de l’Europe.Des statistiques impressionnantes qui vont faire de lui le meilleur buteur de l’Histoire du club vont pousser le sélectionneur italien de l’époque Marcelo Lippi à le convoquer pour la coupe des confédérations 2009.

 

Il va largement y briller en signant notamment un doublé contre son pays natal les Etats-Unis ce qui provoquera une large polémique sur les réseaux sociaux . Landon Donovan capitaine illustre de la sélection américaine n’hésitera pas à le qualifier de traitre . Imperméable à ses critiques, Rossi bien que sollicité par de nombreux clubs fait le choix de la stabilité en restant à Villareal. Cette fois-ci plus de doutes dans un futur proche, Pepito sera un des meilleurs joueurs du monde et rien ni personne ne l’empêchera d’accomplir ses rêves de gloire …

La descente aux enfers

Mais à partir de 2010 le destin va s’en mêler et Giuseppe qui était un des joueurs frisson du moment va vivre une véritable descente aux enfers. C’est d’abord sa vie privée qui est touchée avec le soudain décès de son idole de père Fernando. Son père avec qui il entretenait une relation fusionnelle était aussi celui qui gérait tout son quotidien. Très affecté par cette épreuve et quasiment laissé à l’abandon , Giuseppe va la même année voir ses rêves de coupe du monde s’envolés, Lippi choisissant de faire confiance aux anciens avec le résultat désastreux que l’on connait .

Après les blessures psychologiques, c’est cette fois ci dans sa chair que Rossi va être touché. C’est son corps qui va finir par le lâcher une première fois un soir de 2011 lors d’un match contre le Real Madrid. Les ligaments croisés sont rompus et le poussent à s’absenter près d’un an des terrains. Mais décidément quand ça veut pas et bien ça veut pas …

Peu de temps après avoir repris l’entrainement, il est victime d’une rechute qui le poussera à s’absenter près d’un an et demi des terrains. Privé d’Euro 2012 on se dit que Rossi a un peu de Diaby en lui. Bref poursuivi par la guigne, sa carrière est en train de glisser lentement mais surement dans le drame d’autant plus qu’au même moment son club de Villareal est relégué en seconde division espagnole.

La Renaissance

C’est la Fiorentina qui va organiser le rapatriement sanitaire et faire le pari de récupérer un joueur encore blessé. Comme lors de son premier prêt à Parme, l’air du pays va le transcender et lui permettre d’enfin tourner la page sur trois dernières années plus que déprimantes. Affublé du numéro 49 (en hommage à l’année de naissance de son père) , il retrouve discrètement les terrains au printemps 2013.

Sauf que cette fois son corps tient le choc et il se met de nouveau à empiler les buts au point que son début de saison canon laisse croire que Rossi a remis la marche en avant et qu’il va de nouveau tutoyer les sommets. Il va notamment signer un retentissant triplé lors du match de la Juventus ce qui lui permet alors de retrouver l’équipe nationale à neuf mois de la coupe du monde.

Ca y est Rossi est reparti et surtout il a de nouveau l’Europe à ses pieds.

 La Désillusion

Au soir de la 17 ème il caracole en tête du classement des buteurs et Prandelli fait déjà de lui sa « seconda punta » aux cotés de Balotelli, le plus dur semble alors passé.

Et bien non parce que le plus dur va être ce vilain de Rinaudo lors de Fiorentina Livorno…A la fin du match alors qu’il n’a pas encore passé d’examens, on parle de son fameux genou, on parle de coupe de monde mais on parle surtout de fin de carrière..Alors que tout le monde retient son souffle, le verdict tombe : lésion du ligament collatéral et 3 à 4 mois d’arrêt.

Un moindre mal pourrait-on penser mais le chrono tourne et la coupe du monde arrive à grands pas.

Tout ça pour ça ?

Finalement après un travail d’acharné Rossi revient à temps pour postuler à la coupe du monde et intègre alors la pré liste de Prandelli. A ce moment là l’opinion publique et la presse italienne en sont sûrs, même s’il n’est pas encore à cent pour cent, Pepito ira à Rio…

Selon Nietzsche ce qui ne tue pas, rend plus fort donc selon ses prévisions Pepito devrait mériter l’immortalité. A la surprise générale Prandelli l’évince de la liste lui préférant bizarrement un Cassano aussi génial qu’inconstant et Insigne qui est loin d’être titulaire indiscutable à Naples.

Bref même si Prandelli se justifiera en évoquant un état de forme encore léger et surtout une appréhension dans les contacts, il apparait évident aux yeux de tous que Rossi aurait du figurer sur cette liste. Car au delà du mérite, c’est surtout un joueur talentueux qui aurait apporté un registre totalement différent à la Squadra Azzura.

Espérons pour lui que ce nouveau coup du sort ne soit pas le coup de grâce et qu’il aura une véritable chance de briller un jour en compétition internationale !!!

 

Article rédigé par Guillaume Flori

 

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