Un double champion d’Europe prédit un spectacle en déclin face à la réforme de la Ligue des Champions
La Ligue des Champions entame une nouvelle ère avec une réforme majeure qui modifie radicalement la compétition. Alors que le premier coup d’envoi de cette nouvelle formule est prévu ce mardi, le débat est vif sur les répercussions qu’elle aura sur les joueurs et la qualité du spectacle. Arrigo Sacchi, légendaire entraîneur italien, a exprimé son scepticisme face à ces changements, craignant que le surmenage des joueurs n’affecte leur performance et, par conséquent, l’attrait même de la compétition.
Une nouvelle Ligue des Champions à 36 équipes
Avec cette refonte, la Ligue des Champions passe de 32 à 36 équipes, rompant avec la traditionnelle phase de groupes pour adopter un modèle de ligue unique. Chaque équipe disputera désormais huit matchs contre différents adversaires, avec un classement global qui déterminera les qualifiés pour les phases à élimination directe. L’objectif annoncé : augmenter le nombre de rencontres et donc générer plus de revenus pour l’UEFA et les clubs.
Cependant, cette augmentation des matchs soulève une question centrale : est-ce que plus de matchs signifie une meilleure compétition ou est-ce simplement une stratégie économique au détriment de la santé des joueurs ? Arrigo Sacchi n’est pas le seul à s’inquiéter. Beaucoup craignent que cette intensification du calendrier n’entraîne une baisse de qualité du jeu, en raison de la fatigue accrue et des blessures.
La surutilisation des joueurs
Sacchi, dans une interview avec L’Équipe, ne mâche pas ses mots : “On joue trop, vraiment trop, et cela va continuer“. Selon l’ancien entraîneur de l’AC Milan, les blessures sont en hausse, et ce n’est pas une coïncidence. La fréquence des matchs, avec peu de temps de récupération, surcharge les joueurs. Il ajoute que “le spectacle en souffre“, et que cela pourrait nuire à l’attractivité de la Ligue des Champions.
Arrigo Sacchi propose une solution simple mais qui va à contre-courant des tendances actuelles : jouer moins pour préserver la qualité du jeu. “Pour moi, la solution pour améliorer la qualité de jeu, ce serait de faire moins de matchs“, affirme-t-il. Malheureusement, dans un football dominé par les impératifs financiers, l’idée de réduire le nombre de rencontres est peu envisageable. Chaque match supplémentaire représente des millions d’euros de droits de diffusion et de revenus commerciaux, un argument difficile à ignorer pour les instances dirigeantes et les clubs.